Le dictionnaire Pialat paru en 2008 aux éditions Léo Scheer est l’œuvre d’une quinzaine d’auteurs que dirige Antoine de Baecque. Les presque deux cents entrées du dictionnaire constituent déjà des plats de résistance consistants : « Grosse conne » ; « J’ai l’impression d’avoir le cœur sec » ; « A la première rencontre, je suis souvent odieux »… Comme autant d’éclats composant la mosaïque d’une vie, les articles touchent le cœur de l’œuvre cinématographique en s’appuyant sur la vie du cinéaste. Ainsi l’article intitulé « Colette » ranime un pan de la vie sentimentale de Maurice Pialat et illumine en même temps le film cathartique qui en sera tiré une décennie plus tard avec Marlène Jobert et Jean Yanne sous le titre
Nous ne vieillirons pas ensemble . La lecture fluide, littéraire, sans emphase dépoussière et allège l’idée que l’on peut se faire d’un dictionnaire toujours trop roboratif. Ici, le lecteur a envie de picorer et de sautiller d’un article à l’autre à l’aide du tremplin des renvois. La matière des articles est cependant d’une telle richesse que Maurice Pialat prend forme et chair sous nos yeux. Il se fait si proche que ses films revêtent un nouvel attrait et exigent un regard différent. Ce qui pouvait paraître irritant à première vue dans ses films parce que trop heurté devient ce sel jeté sur des plaies toujours vives.
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