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[Le Rêve | Emile Zola]
Auteur    Message
kalistina




Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 29 Avr 2006
Messages: 620
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Âge: 39 Taureau


Posté: Ven 15 Fév 2008 13:29
MessageSujet du message: [Le Rêve | Emile Zola]
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Voilà un tome des Rougon Macquart bien particulier…
On peut faire deux lectures de ce court roman (à peine 200 pages).
La première consiste à voir dans cette histoire une sorte de « feux de l’amour » sauce 1880. Elle est pauvre, orpheline, recueillie par un couple de gentils chasubliers, pieux et stériles, et elle grandit dans la pureté de la foi ; elle rencontre, à 16 ans, un magnifique prince charmant, beau comme un dieu (c’est le cas de le dire), dont elle va découvrir la véritable identité, puis ils devront dépasser tous les obstacles de leur chemin grâce à la force de leur amûûûr. Un vrai conte de fées, plein de beaux sentiments tout blancs, à mettre entre les mains de toutes les prudes jeunes filles.
A première vue, on est bien loin des alcooliques à tendance meurtrière qui peuplent les autres romans de Zola ; le côté bluette du Rêve a d’ailleurs valu à l’auteur un certain nombre de railleries à l’époque de sa sortie (citons par exemple ce vilain Anatole France, disant dans un article de presse, « s’il fallait absolument choisir, à M. Zola ailé, je préfèrerais encore M. Zola à quatre pattes »).
Cependant, à y regarder de plus près, Le Rêve a lui aussi son côté sombre, qui lui donne toute sa place dans la saga de ces timbrés de Rougon. Angélique, l’héroïne, est très pieuse ; certes, mais grâce à quoi ? Grâce à la lecture quotidienne de La Légende dorée, un livre du Moyen-Age qui raconte la vie des saints, mais surtout toutes les atrocités qu’ils doivent subir pour le devenir. C’est raconté avec moult détails bien dégoûtants et Angélique s’en repaît…
Et puis bon, elle est pure, d’accord, mais elle fait quand même des rêves du genre freudiens avant l’heure, et à plusieurs reprises, elle allume franchement son pauvre fiancé qui ne sait comment réagir (inconsciemment toujours, m’enfin…).
Bref, on est à tout moment dans le doute, on se demande sans cesse comment comprendre la mystérieuse Angélique. C’est un Zola très original, que j’ai finalement beaucoup aimé.

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Re: [Le Rêve | Emile Zola]
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Swann




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Messages: 2599


Posté: Ven 15 Fév 2008 17:21
MessageSujet du message: Re: [Le Rêve | Emile Zola]
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« kalistina » a écrit:
A première vue, on est bien loin des alcooliques à tendance meurtrière qui peuplent les autres romans de Zola

A première vue seulement : les souvenirs d'enfance d'Angélique, peuplés d'ivrognes, et les accès de violence terrifiants qu'elle a montrent bien que son hérédité n'est pas bien loin.
« kalistina » a écrit:
le côté bluette du Rêve a d’ailleurs valu à l’auteur un certain nombre de railleries à l’époque de sa sortie (citons par exemple ce vilain Anatole France, disant dans un article de presse, « s’il fallait absolument choisir, à M. Zola ailé, je préfèrerais encore M. Zola à quatre pattes »)

Oui, et c'est parfaitement décourageant, car "Le Rêve" a été écrit par Zola justement pour prouver qu'il était capable de donner dans l'éthéré et le spirituel, puisqu'on le lui déniait, même au coeur des Rougon-Macquart ! Wink
Personnellement, je n'appellerais pas du tout ce roman une "bluette" : il charrie des pulsions qui n'ont rien d'innocent. Tu le dis plus loin :
« kalistina » a écrit:
Cependant, à y regarder de plus près, Le Rêve a lui aussi son côté sombre, qui lui donne toute sa place dans la saga de ces timbrés de Rougon. Angélique, l’héroïne, est très pieuse ; certes, mais grâce à quoi ? Grâce à la lecture quotidienne de La Légende dorée, un livre du Moyen-Age qui raconte la vie des saints, mais surtout toutes les atrocités qu’ils doivent subir pour le devenir. C’est raconté avec moult détails bien dégoûtants et Angélique s’en repaît…
Et puis bon, elle est pure, d’accord, mais elle fait quand même des rêves du genre freudiens avant l’heure, et à plusieurs reprises, elle allume franchement son pauvre fiancé qui ne sait comment réagir (inconsciemment toujours, m’enfin…).

Heu, consciemment aussi :
Spoiler: 
un soir, Félicien vient bien dans l'intention de la violer, si je ne m'abuse, puis il se dégonfle ! quant au cher "monseigneur", il pratiquait, si on lit entre les lignes, le viol conjugal, et la mort prématurée de son épouse apparaît comme un châtiment de ses appétits dégoûtants ! d'ailleurs, regardant Angélique sangloter à ses pieds, s'il ne s'était pas retenu... Shocked

Pour moi, ce roman est une autre expérience naturaliste, ratée s'il voulait faire autre chose, réussie si elle se veut une autre déclinaison des Macquart.
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