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[Astérix. 23, Obélix et Compagnie | René Goscinny ; Albe...]
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Franz



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Posté: Sam 19 Avr 2014 14:07
MessageSujet du message: [Astérix. 23, Obélix et Compagnie | René Goscinny ; Albe...]
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[Astérix. 23, Obélix et Compagnie | René Goscinny ; Albert Uderzo]

La relève pénètre dans le camp de Babaorum avec morgue et discipline. Un océan semble séparer le centurion fraîchement débarqué Absolumentexclus saluant martialement, le torse bombé, le centurion passé de date, Biscornus. Parmi la horde de légionnaires débraillés enfin libérés du camp d’enfermement de Babaorum, le lecteur peut y dénicher Albert Uderzo et René Goscinny, themselves, en queue de cohorte, portant sur leur bouclier un Pierre Tchernia tétant l’amphore. Les nouveaux venus vont vite comprendre pourquoi il ne vaut mieux pas mettre le pif dehors. C’est l’anniversaire d’Obélix et le village s’est entendu afin d’offrir au porteur de menhir un cadeau princier, le privilège d’étrenner les légionnaires neufs à coup de baffes météoriques. Le carnage élégamment réalisé par un Obélix visiblement ému, cueillant et empilant les casques de la soldatesque romaine sous les chants fraternels des villageois irréductibles, remet les pendules et les bougies à l’heure. Les premières pages de la 23e aventure d’Astérix demeurent une réussite sans couac, toujours aussi agréable à relire après tant d’années, un éternel sourire juvénile et goguenard au coin du bec : « Hé, hé, hé ! ». La suite est moins enthousiasmante, peut-être parce qu’elle fait référence à un système qui continue à nous ruiner aujourd’hui en toute impunité. Le jeune Chirac croqué sous les traits de l’arriviste Caius Saugrenus tout frais émoulu de la NEA (Nouvelle Ecole d’Affranchis) ne fait que moyennement rire. Ce béjaune prétentieux, cautionné par Jules César, va pomper l’Etat providence, ici la Rome antique, en partant avec des crédits illimités dans le but de pervertir les derniers Gaulois réfractaires à l’ordre romain. Saugrenus a l’idée d’en faire des décadents, gavés de richesses, inaptes à toute décision pouvant nuire à leurs intérêts. Ce sera la Pax Romana pour tous. Saugrenus rencontre Obélix dans la forêt armoricaine et s’extasie devant le menhir que le Gaulois porte derrière lui, machinalement. Il se propose de lui acheter un prix en sesterces très élevé. D’abord surpris, Obélix obtempère et accepte même de livrer son caillou dans le camp de Babaorum, au grand dam des légionnaires maintenant négligés. L’entreprise d’Obélix est lancée. Complètement inutile dans la vie sociale du camp gaulois, le menhir devient l’objet de toutes les convoitises. Au regard de la richesse rapidement accumulée par Obélix et de l’importance revêtue par ce dernier, chacun se met à fabriquer des menhirs, concurrençant ceux de la carrière d’Obélix. Le menhir s’usant peu, il faut écouler la marchandise hors les murs. Afin de renflouer les caisses de l’Empire, de retour à Rome, Saugrenus fait part à César de la nécessité d’une campagne consistant à définir une stratégie et une cible. Les mots guerriers du « néarque » touchent César mais il y a quiproquo. Saugrenus parle d’une campagne de communication. Ainsi soit-il ! Malheureusement, les Romains se sont mis aussi à fabriquer du menhir et ils revendiquent sans rougir du « travail pour leurs esclaves ». Malentendus, le représentant de l’industrie du menhir romain sait se faire entendre. Il déclenche un mouvement de grève générale sur la voie Appienne. Le vent tourne pour les petites affaires de Saugrenus, sommé par César de retourner en Gaule afin de stopper illico les dépenses dantesques qu’il a provoquées. Son massacre annoncé ne le réjouit pas mais c’est ça où le cirque, dans la fosse aux lions.
La parodie du capitalisme (Etat providence, inflation, spéculation, etc.) concoctée par Goscinny reste bon enfant. Il n’y a pas de critique du système, simplement des travers appliqués au cas d’un village autarcique. Quelques bonnes baffes plus tard et tout rentre dans l’ordre immuable de la Gaule inébranlable, feuillue, batailleuse et giboyeuse. Comme à son habitude, le scénariste truffe son histoire de bons mots, plombant son récit avec des citations détournées, usant à l’excès du double sens et de la polysémie. Le dessin d’Uderzo est toujours au top, vif, précis, en mouvement. La splendide édition en grand format de Hachette met entre les mains du lecteur d’aujourd’hui un bien bel objet aux couleurs rafraîchies, délectable en tout point hormis son prix élevé mais c’est le système capitaliste qui le veut, n’est-ce point !

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