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[Lust | Elfriede Jelinek, Yasmine Hoffmann (Traducteur),...]
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ingannmic



Sexe: Sexe: Féminin
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Localisation: Mérignac


Posté: Sam 22 Juin 2013 11:10
MessageSujet du message: [Lust | Elfriede Jelinek, Yasmine Hoffmann (Traducteur),...]
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[Lust | Elfriede Jelinek, Yasmine Hoffmann (Traducteur), Maryvonne Litaize (Traducteur)]

Il y a longtemps, j'ai lu "Les exclus" d'Elfriede Jelinek. J'en ai gardé le souvenir d'une lecture difficile mais très forte, et d'une écriture bien particulière, sans pause ni ponctuation, propre à épuiser le lecteur, mais aussi à le marquer...
La lecture de "Lust" aurait pu être plus confortable. La ponctuation y est utilisée de manière assez classique, les phrases y sont relativement courtes.
Elle fut pourtant bien laborieuse.

Le texte est principalement centré sur l'appétit sexuel qu'éprouve pour sa femme le directeur de la papeterie d'une petite ville de montagne, située en Autriche. Insatiable, il lui impose quotidiennement des rapports souvent violents et pervers. La femme se soumet à toutes ses volontés. C'est de bonne guerre, elle jouit en échange d'une situation sociale et financière enviable...
Quand elle est seule, et qu'elle ne fait pas de shopping, elle boit...
Le couple a un fils, consommateur tout puissant obtenant de ses parents tout ce qu'il exige. L'oreille collée aux portes, et l’œil aux trous de serrure, il est le spectateur muet mais assidu des joutes parentales...

Le récit alterne entre la description des ébats du couple, le rappel régulier du pouvoir que le directeur, en tant que principal pourvoyeur d'emplois, détient sur les habitants du village, et l'évocation des skieurs, touristes ou locaux, qui profitent d'un environnement naturel idéal... Il tourne en boucle, même, autour de ces différents thèmes, en une succession de métaphores plus ou moins compréhensibles, qui imposent par saccades, à l'esprit du lecteur, des images obscènes, incongrues, jusqu'à provoquer, presque, une sensation de nausée.

Les personnages sont comme engloutis au cœur d'une frénésie qu'ils ne contrôlent pas, et en même temps prisonniers de schémas que leur imposent leur statut et leur condition. Rarement nommés ou prénommés, ils sont d'ailleurs désignés comme "la femme", "le Directeur", "le fils".

Pour vous donner une idée, voici ce que ça peut donner :

"L'homme attend que son eau bouillonne. Puis il y jette sa femme, dépouillée de la robe de chambre. Son signal s'est dressé, la voie est libre. Et ici comme ailleurs lui seul donne le la. Il expédie un coup de pied dans le ventre de sa femme. Il n'a nul besoin qu'elle le ragaillardisse, il est à présent tout gaillard. On dirait que sa queue plus jamais ne saurait trouver le repos. car qui sait si quelque autre ne s'est pas terré dans ce con, en salissant le fond avec son bout de saucisse (...). Dehors neige et glace règnent sans partage. La nature d'ordinaire fait assez bien les choses, il est rare qu'elle ait besoin d'aide pour savourer en paix à notre table ce qui lui appartient".

...ou encore:

"Et la famille de continuer à s'embrasser et à péter. L'attente bienheureuse est terminée, des mots de bonheur traversent la pièce. La voix du seigneur de la maison s'élève, elle devient bataille qu'il gagne. Il est pris dans un tourbillon, le ciel en oublie presque ses ouvriers et employés qui se sont fait rouler par leur chef suprême et sa Ste Mère l'Eglise, et se retrouvent, bien bâtis mais mal lotis, parqués dans leurs stalles où ils carillonnent de leurs cloches en colère, et trépignent au bout de leur attaches. Comment ? Leurs coups n'épargnent même pas l'unique pièce où ils s'entassent ?"

Croyez-moi, plus de 250 pages à l'avenant, cela devient lassant... ajoutez-y la frustration d'avoir l'impression de n'avoir pas vraiment tout compris, et vous en tirerez la conclusion que c'est à contrecœur que je suis allée jusqu'au bout de ce roman !
Je reconnais pourtant la force de l'écriture d'Elfriede Jelinek, dont la violence exprime, au-delà de l'aspect pornographique de son roman, la critique virulente d'un système qui réduit les individus aux statuts de dominant ou dominé, et son dégoût pour une société où la valeur des êtres se mesure à l'aune de ce -et ceux- qu'ils possèdent.

Mais cela n'a pas suffit à maintenir mon intérêt pour ce texte abrupt et obscur...


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