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[L'origine de la violence | Fabrice Humbert]
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Posté: Lun 31 Déc 2012 19:40
MessageSujet du message: [L'origine de la violence | Fabrice Humbert]
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Ce livre est d’abord une autofiction. Centrée sur le dévoilement d’un secret de famille qui a pour héros un aïeul déporté à Buchenwald, le petit-fils narrateur parvient à retracer son histoire ainsi que celle de tous les personnages qui l’entourèrent : parents, presque-parents et bourreaux du camp.
Cette reconstruction est réussie, dans le déroulement narratif, avec toute l’épaisseur, la complexité caractérielle et les rebondissements de notre représentation des personnages, et ce en dépit de la gageure de vouloir encore percer et transmettre de nouveaux éclaircissements sur l’horreur concentrationnaire, alors que l’on n’en fut pas le témoin (ni l’auteur ni le lecteur).
Mais il existe une autre gageure sans doute encore plus ardue : c’est la nature même de l’autofiction, surtout dans le cadre d’un silence biographique si pesant, car chargé d’autant de violence. Le « cœur du projet du livre » dit l’auteur, a été de rattacher l’interrogation sur la violence nazie à une recherche introspective sur la propre violence enfouie du narrateur et sur son origine. Le postulat implicite était que le silence et le refoulement du secret de famille constituaient des actes eux-mêmes d’une telle violence qu’elle a été transmise d’une génération à la suivante. Un opportun questionnement final sur le thème du rôle d’héritier sous-entend à l’évidence que le narrateur est aussi désigné ou reconnu comme l’héritier de cette violence en même temps qu’il est sommé de la perpétuer par l’oubli et le silence. Son refus serait alors la justification de l’écriture de l’opus et l’antidote à la perpétuation de la violence.
Or, face à cette seconde difficulté, l’ouvrage m’a paru plus insuffisant. Paradoxalement, mais très logiquement à la fois, c’est le narrateur lui-même qui ressort doté de la moindre consistance : sa propre violence ne se résume qu’à une anecdote initiale effleurée sans aucun ancrage dans le passé ; sa remise en question pourtant suggérée par le personnage de la fiancée allemande (Sophie) est esquivée avec une légèreté désolante ; sa trame biographique en dehors des résultats de la recherche – en particulier sa carrière de prof et son installations en Allemagne – paraît être soit sans rapport soit à l’inverse terriblement pertinente alors qu'elle est désespérément survolée.

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