Les amitiés particulières sont celles que punissent les enseignants religieux de l'internat catholique où Georges de Sarre, l'adolescent héros de ce roman, entre en classe de troisième. Malgré la stricte discipline de l'établissement et les sentences religieuses assénées comme des vérités premières par les bons pères, le jeune Georges recherche et entretient ces particulières amitiés qui restent, il faut bien l'admettre, bien chastes et bien platoniques. Il est plus question d'esthétique que de vulgaires et charnelles embrassades et caresses.

C'est donc une histoire romanesques qui serait un rien mièvre si l'objet du désir de Georges était une donzelle mais qui devient bien plus troublant quand il s'agit d'une garçon de 12 ans qui, lui aussi, sombre bien rapidement dans une passion dévorante.

Et ce ne sont pas les menaces et leçons de morales des prêtres aussi naïfs qu'ils sont intransigeants qui y changent quelque chose. Les passions se développent, des billets sont échangés, des rendez-vous sont arrangés...rien n'arrête les passions.

Tout passionnés qu'ils soient, les deux garçons se croisent plus qu'ils ne se voient, fantasment plus qu'ils ne passent à l'acte..."As-tus songé que l'an prochain nous aurons le même dortoir? Je t'apercevrai te coucher. Nous nous sourirons avant que s'éteigne la lumière. Quand tu te réveilleras, les cheveux embroussaillés, tes yeux me chercheront tout de suite. En étude, tu seras devant moi. Tu éclaireras mon travail. Pour que ton écriture se confonde avec la mienne, tu me donneras les buvards dont tu te seras servi. Les récréations ne nous permettront pas de nous parler beaucoup aussi aurons-nous une correspondance quotidienne. Je t'enverrais un billet le matin et tu m'en enverras un le soir. Au réfectoire, tu n'auras qu'à me faire signe quand tu voudras que je te garde mon dessert. Je te donnerai de mon goûter."

Bref, ce livre serait un grand moment s'il n'y avait pas l'assommante liturgie, la description par le menu des messes, confessions, journées de grâce etc qui, si elles sont amusantes au début, finissent par devenir très envahissantes.

Un texte agréable mais qui m'a moins plu que la suite, Les Ambassades.

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J'ai lu et relu ce roman quand j'avais 17 ou 18 ans, j'avais beaucoup aimé. La couverture était beaucoup plus romantique et énigmatique, c'était un dessin d'un éphèbe blond entouré de verdure.... Je n'ai pas souvenir de m'être ennuyée (je ne garde aucun souvenir de descriptions de messes ou autres, seulement du trouble de cette amitié particulière, cet amour adolescent que je connaissais bien!)