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[Le chasseur | Julia Leigh]
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Franz



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Posté: Ven 11 Mar 2011 22:35
MessageSujet du message: [Le chasseur | Julia Leigh]
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Un roman débutant par une citation de Barry Lopez faisant référence au « quinuituq » inuit, la « profonde patience » des Esquimaux lorsqu’ils attendent longuement, attentifs, qu’un événement se réalise soudainement, est en soi intrigant. Dès l’exergue, l’entame du récit est faite. Pourtant, la trame n’a rien d’excitant de prime abord. Un chasseur se faisant appeler Martin David, mandaté par son université de Sydney, décide de débusquer la dernière tigresse de Tasmanie afin de la tuer et de ramener sa dépouille, plus précisément il prélèvera poils, sang et ovaires si le cœur lui en dit et si la chance lui sourit. La jungle est épaisse, hostile, retorse, presque impénétrable. David va devoir redevenir « l’homme au pas léger et au geste sinueux » s’il ne veut pas faillir à sa mission. Son camp de base est la dernière maison adossée à la montagne, celle de la famille Armstrong. La mère et ses deux enfants, Sass, la fille et Bike, le garçon, survivent dans l’attente du père, Jarrah, happé depuis des semaines par les hauts plateaux hostiles. David est un solitaire endurci. Il se veut professionnel, calculateur, froid et méthodique. Il ourdit et pose ses pièges dans la jungle mais les victimes sont des wallabies, des opossums, des diables de Tasmanie et toujours le tigre mythique se dérobe. Il lui faudra aller bien au-delà de son exceptionnelle adaptation au terrain pour pister le tigre, dernier spécimen d’une espèce endémique. Martin David va devoir faire corps avec le paysage, s’endurcir encore, s’y fondre jusqu’à s’oublier totalement et se découvrir une « remarquable acuité […] parce que l’homme naturel qu’il est peut voir et entendre et sentir ce qui échappe aux autres hommes ».
Le roman est bâti autour de Martin David, nom d’emprunt, de ses réflexions et de ses visions. Son point de vue prime et le roman s’en trouve orienté. Il n’y a pas de pitié pour les bêtes et c’est là où le bât blesse. Le lecteur ne peut guère éprouver d’empathie pour le personnage central dont l’obsession est de réussir sa mission de chasse coûte que coûte. L’acharnement du chasseur le rend psychorigide. On ne peut guère s’apitoyer sur ses avanies et les métamorphoses qu’il subit ne le rendent pas plus accessible. Il reste en bout de course un récit tendu, monomaniaque d’où quelques phrases et réflexions remarquables émergent et une jungle étrange, unique, oppressante, inoubliable.

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