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[Palermo solo | Philippe Fusaro]
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Max





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Posté: Jeu 12 Mar 2009 14:04
MessageSujet du message: [Palermo solo | Philippe Fusaro]
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« Le baron est né à l'aube du XXe siècle.
Le baron n'a rien vu, ni rien su de ce qu'était le XXe siècle dans sa seconde moitié.
Le baron est originaire de C.
Le baron a dû quitter sa ville natale parce que la Mafia l'a condamné à ne plus y retourner, sauf le 2 novembre, jour de la Fête des Morts.
Le baron est un homme d'honneur, il paie sa dette de sang, il paie d'avoir battu à mort un garçon issu d'une famille d'un autre clan.
Le baron vit depuis plus de cinquante ans dans une suite du Grand Hôtel et des Palmes à Palerme, via Roma, à deux pas du port, à deux pas de la mer.
Le baron est une rumeur qui circule dans la ville blessée de Palerme. »


Philippe Fusaro nous raconte l'étrange histoire du "Signor Barone", condamné par la Mafia à l'enfermement volontaire à perpétuité dans un palace de Palerme. La Mafia sicilienne a ainsi, parfois, de la classe : elle ne liquide pas un rival (même s'il a tué), mais imagine une sentence où le coupable devient son propre bourreau. C'est ainsi que l'énigmatique baron vit confiné depuis plus de cinquante ans dans sa prison dorée, la suite 204 du Grand Hôtel et des Palmes, à Palerme, avec pour seule compagnie la peur de son ennemi. Vivant la terreur, puis l'ennui, puis l'acceptation teintée de révolte, il y use sa vie : « Dans ce palace, mon cœur bat, mes poumons se remplissent d'air, et je marche et je mange et je lis et je fume mais... je n'existe pas. »

En plus de cinquante ans, le baron a appris la réclusion, apprivoisé la peur, connu le désespoir, dompté sa mémoire, enfoui la culpabilité et a fait de l'extrême solitude une compagne fidèle. Aujourd'hui, a 92 ans, presque serein, il sent venir la mort et laisse ses souvenirs affleurer : ces dix premières années de réclusion, pendant lesquelles il n'a jamais mis le pied hors de sa suite, paralysé par la peur (il lui fallut attendre d'avoir quarante ans pour oser s'attabler à La Palmetta, le restaurant de l'hôtel, afin d'y siroter un Campari dry), ces rencontres fugaces avec quelques clients, parfois des personnages célèbres (Dalida, Burt Lancaster, Luchino Visconti, le juge Falcone, Maria Callas, Francis Ford Coppola et Al Pacino, Philippe Noiret...), et puis, un jour, robe rouge et cigarettes Muratti, l'amour fou, Ava Gardner elle-même, peut-être...

Le style est sobre et elliptique, mais aussi délicat, malgré quelques maladresses d'écriture et approximations. Par petites touches successives, en alternant narration à la troisième personne et extraits du carnet intime du baron, flashbacks et monologues intérieurs, Philippe Fusaro compose un récit élégant et très inactuel dans son ton, délicieusement suranné. Il se dégage de ce court roman habité par un personnage romanesque tout à fait superbe, une atmosphère particulière, embrumée de mystère.

Inhabituel et énigmatique, ce langoureux récit de la solitude distille une bien jolie mélancolie sereine.


le cri du lézard


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